La Dynastie Saâdienne

Dynastie Saâdienne (1554 – 1659)

La dynastie Saâdienne marque un tournant décisif dans l’histoire du Maroc. Issue du sud du royaume, elle parvient à unifier le pays après des décennies de divisions, repoussant les puissances étrangères et inaugurant une période d’éclat politique, militaire et culturel. Sous les Saâdiens, le Maroc retrouve sa puissance et son prestige à l’échelle du monde musulman.

Origines et montée des Saâdiens

Les Saâdiens sont une famille chérifienne originaire du Souss, au sud du Maroc. Descendants du Prophète Muhammad, ils apparaissent au début du XVIᵉ siècle comme leaders religieux appelant à la défense du territoire contre les Portugais installés sur les côtes atlantiques. Leur message, combinant foi et patriotisme, rallie les tribus et les savants autour d’eux.

Grâce à leur ferveur religieuse et leur stratégie politique, ils s’imposent face aux Wattassides et fondent un État fort, reconnu par les grandes puissances musulmanes.

Marrakech, capitale du renouveau marocain

En 1554, le sultan Mohammed ech-Cheikh prend Fès, met fin au règne wattasside et unifie le royaume. Il installe sa capitale à Marrakech, qu’il transforme en centre politique et artistique. La ville retrouve alors son éclat d’antan, héritière des Almoravides et des Almohades.

Sous les Saâdiens, Marrakech se dote de somptueux monuments, dont les célèbres Tombes Saâdiennes et le splendide palais El Badiî, symbole du raffinement et de la prospérité du royaume.

Défense du royaume et victoire de Ksar El-Kébir

Le règne des Saâdiens est marqué par la défense du Maroc face aux ambitions étrangères. En 1578, le sultan Abdelmalek Saâdi et son frère Ahmed al-Mansour remportent la célèbre bataille des Trois Rois à Ksar El-Kébir, contre l’armée portugaise du roi Sébastien. Cette victoire historique affirme la sovereigneté et la puissance militaire du Maroc.

Elle met fin aux prétentions européennes et renforce le prestige du royaume dans tout le monde musulman.

Le règne d’Ahmed Al-Mansour : âge d’or du Maroc

Sous Ahmed Al-Mansour ad-Dhahabi (« le Doré »), le Maroc connaît une période d’expansion et de prospérité exceptionnelle. Il modernise l’administration, favorise le commerce transsaharien et développe les relations diplomatiques avec l’Empire ottoman, l’Angleterre et la France.

En 1591, il envoie une expédition vers le Soudan et s’empare de Tombouctou et Gao, intégrant ces régions au commerce marocain. L’or du Sahel alimente alors le rayonnement économique et culturel du royaume.

Art, foi et culture

Les Saâdiens encouragent la construction de mosquées, de médersas et de palais raffinés. Leur art, influencé par les traditions andalouses et maghrébines, brille par l’usage du zellige, du stuc sculpté et du bois de cèdre. La spiritualité soufie connaît également un essor sous leur règne.

Déclin et fin de la dynastie

Après la mort d’Ahmed al-Mansour en 1603, des querelles de succession éclatent entre ses fils. Le royaume se fragmente, les régions se révoltent et les routes commerciales se dégradent. Cette instabilité fragilise la dynastie, qui s’effondre en 1659. Les Alaouites prennent alors le relais et restaurent l’unité du Maroc.

Héritage des Saâdiens

• Unification du Maroc après un siècle de divisions
• Victoire décisive contre le Portugal à Ksar El-Kébir
• Époque d’or sous Ahmed Al-Mansour, symbole du Maroc prospère et indépendant
• Héritage architectural et artistique toujours visible à Marrakech et Fès

« Sous les Saâdiens, le Maroc rayonne comme un empire d’or et de lumière. »

De la résistance aux Portugais à la gloire d’Al-Mansour, la dynastie Saâdienne a offert au Maroc une ère d’unité, de richesse et de rayonnement, dont l’héritage continue d’inspirer le royaume moderne.