Les 12 siècles d’Histoire du Maroc
Autheur : Namir Mostafa
Les 12 siècles d’Histoire du Maroc
De l’émergence d’un royaume indépendant à une nation moderne rayonnante
Le Maroc est l’une des plus anciennes nations au monde dont l’existence politique remonte à plus de douze siècles. Cette continuité historique remarquable a façonné une identité unique, issue de la rencontre entre les cultures amazighe, arabo-musulmane, andalouse, saharienne, africaine et méditerranéenne.
Tout commence au VIIIᵉ siècle, lorsque l’imam Idriss Ier, descendant du Prophète Muhammad, fonde en 788 le premier État marocain indépendant à Volubilis. Sous la dynastie idrisside, le Maroc s’enracine dans la civilisation islamique naissante tout en préservant sa diversité culturelle. Fès est fondée et devient très rapidement un centre religieux et intellectuel majeur du monde musulman.
Au XIᵉ siècle, les Almoravides, issus des tribus sahariennes Sanhaja, unifient un vaste territoire allant du Sénégal jusqu’à l’Andalousie. Sous leur impulsion, Marrakech naît en 1062 et devient la capitale du royaume. L’Empire marocain s’ouvre alors sur la Méditerranée et l’Afrique subsaharienne, contrôlant d’importantes routes commerciales.
Ils sont suivis au XIIᵉ siècle par les Almohades, qui instaurent un empire puissant, l’un des plus influents de son époque. Le Maroc domine alors le Maghreb et l’Espagne musulmane. Les arts, les sciences et l’architecture connaissent un essor exceptionnel : la Koutoubia, la Giralda de Séville ou encore la Tour Hassan à Rabat témoignent encore de cette grandeur.
Après eux viennent les Mérinides, au XIIIᵉ siècle, qui consolident la puissance du royaume malgré des guerres en Andalousie. Ils fondent d’illustres médersas — comme celles de Fès — et renforcent le rôle spirituel et intellectuel du Maroc. La diplomatie marocaine se développe, affirmant l’indépendance du pays face aux puissances étrangères naissantes.
Au XVIᵉ siècle, la dynastie des Saadiens s’impose, portée par le prestige de la victoire de la bataille des Trois Rois à Ksar el-Kébir en 1578, où le Maroc repousse les ambitions portugaises. Sous Ahmed al-Mansour, le royaume atteint une prospérité remarquable, prolongée par des échanges commerciaux avec l’Europe et une influence jusqu’au cœur du Sahel africain — notamment Tombouctou.
À partir du XVIIᵉ siècle, les Alaouites, toujours au pouvoir aujourd’hui, rétablissent l’unité et la stabilité du pays. Ils affirment fermement l’indépendance du Maroc face aux Ottomans, puis aux ambitions européennes. Le Sultan Moulay Ismaïl fait du Maroc une force diplomatique reconnue dans le monde méditerranéen et atlantique. C’est sous un sultan alaouite que le Maroc sera le premier pays au monde à reconnaître l’indépendance des États-Unis d’Amérique en 1777.
Le XIXᵉ siècle est marqué par les convoitises coloniales, notamment espagnoles et françaises. En 1912, le protectorat est imposé, limitant la souveraineté marocaine sans jamais faire disparaître l’État, dont les institutions et la dynastie demeurent. Une résistance farouche, unifiée autour du Sultan Mohammed V, aboutit à la récupération de l’indépendance en 1956.
Depuis, le Maroc écrit son histoire contemporaine. Sous Hassan II puis Mohammed VI, le pays se modernise : développement d’infrastructures majeures, essor industriel et agricole, diplomatie active, réformes institutionnelles et valorisation du patrimoine culturel unique du royaume. Le Maroc renforce son rôle stratégique en Afrique, en Méditerranée et dans le monde arabe tout en poursuivant sa marche vers un futur prospère et innovant.